Basile Panurgias

Domaine Français
Parution le 21 août 2025 – Éditions Séguier

Le charme d’une histoire d’amour à contretemps sous la plume envoûtante de Basile Panurgias.

Après un tel drame, il ne reste que l’exil ou le retour aux racines. En tout cas, il faut partir. Quoi qu’il arrive. Le narrateur (nommé…Panurgias) a vu son épouse chuter du haut d’un immeuble dont il était l’architecte. On a même pensé un moment qu’il aurait pu la pousser dans le vide. La fuite s’impose pour tenter de tourner une page aussi lourde : il retourne donc en Grèce, la terre de ses ancêtres. Panurgias s’installe dans une petite maison familiale (sans électricité) du quartier des Aniafotika, cette étonnante évocation des Cyclades au pied de l’Acropole. Athènes a changé mais elle résiste. Le Panurgias de fiction peste contre la modernisation de la ville mais redécouvre aussi son rythme alangui dans ce quartier si spécial. Un jour, il tombe sur l’orteil d’une statue antique. Sans doute une copie… Quoique…. Il l’achète et le cache. Comme pour préserver une part du passé, de la grandeur de cette capitale aux prises avec les changements imposés par la modernité. Cette impulsion lui vaudra pas mal d’ennuis…

Certains romans – souvent les plus passionnants, les plus marquants également – laissent en tête plus qu’une histoire ou des personnages mais une atmosphère, un climat. Basile Panurgias possède ce don. Le lecteur vit au rythme d’Athènes, se fond dans les différents quartiers de la ville. Il avance dans le roman porté par un mystère plus que par une intrigue. Il y a du Modiano dans ce livre, un peu de Simenon méditerranéen aussi, sans oublier une distance ironique qui peut faire penser à Jay McInerney ou à un Bret Easton Ellis assagi.

Basile Panurgias installe une ambiance à la manière de certains peintres, en commençant par le fond puis en disséminant des détails inoubliables, comme autant d’indices. Un art subtil, toujours à la recherche de l’équilibre parfait la sensation et l’histoire. Du pur roman.